La corde, le portique et le boeuf écorché

Cette variation autour du Bœuf de Rembrandt (sujet récurent dans mon travail) fait partie de ce que je nomme les "sculptures photographiques".
La peinture que l'on aperçoit date de quelques années. Je m’appropriais cette œuvre de Rembrandt comme l'on tente naïvement de s'approprier les falaises du Pays de Caux. On y va, on y visite des grottes et des murs abruptes tous inhospitaliers, on se berce d'illusion se croyant invités privilégiés – se sentant.
Ici, ce portique de bambous, cette corde tressée, cette toile dans cette cave – qui est mon studio – forme ce que l'on pourrait appeler une installation (en référence à l'histoire de l'art contemporaine). Un espace qui ne vit que le temps où la lumière dessine ses reliefs – concaves et convexes, parfois alternativement – où je m'y balade, camera au cou, l’œil assoiffé.
Les lampes se déplacent d'un poil, ma position varie d'un degré, le monde change.
La photographie en est l'aboutissement, la seule vérité, puiqu'après tout est détruit, rangé, laissant le désert suggérer d'autres formes, d'autres espaces.
Il y a de l'espace théâtrale dans ce travail, dans ces sculptures photographiques : tout semble possible.

D'autres travaux sont visibles ici : https://www.flickr.com/photos/leliepvre-alain/












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