Mes
dessins n’ont pas vocation à rencontrer ainsi mes photographies. Les
uns et les autres sont conçus indépendamment. Les épousailles se font « à
l’instinct », d’un clic, sans préméditation. Le « hasard » est
souverain.
Tout rentre dans le ventre de la même machine. Tous deux sont de nature numérique.
Mes
dessins, comme me le fait remarquer Agathe L., ont des allures de
toile, de piège, de filet. Ils désarticulent à leur avantage les
photographies en tâches de couleur, en ton, en valeur. Les masses de
l’image photographique apparaissent dans les grandes mailles relâchées
du griffonnage, dans les vides du dessin.
Le
regard est piégé par l’hybridation, par cette superposition. Elles
entraînent le regard dans un va-et-vient entre le premier plan (le
dessin) et le second plan (la photographie). Les deux images se
distinguent encore, mais dans ce clignement mental incessant. Une
troisième image semble vouloir surgir, tout de suite dynamitée par le
rythme binaire.
Chacun de ces hybrides oscille à son tempo. L’un cherche à nous enfouir, l’autre à nous bercer d’évidences.
Ce sont de kitschs objets poétiques.
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